samedi 16 mars 2013

Adoption et "droits" de l'homme

Je viens de tomber sur Facebook sur un article qui fait froid dans le dos. Seulement, là, on n'est plus dans les projections, dans le "peut-être", mais bien dans la réalité.

Voici les faits, tels que je les ai compris :
Un couple autrichien a un enfant. La mère et le père se séparent, la mère refait sa vie avec une femme. Elle obtient la garde de l'enfant du couple. Sa compagne souhaite adopter l'enfant, alors que celui-ci a toujours son père, qui s'en occupe régulièrement, le voit régulièrement, paie la pension alimentaire tout aussi régulièrement. Si la compagne veut adopter l'enfant, c'est pour avoir des droits parentaux sur lui (je suppose qu'on entend par là le fait d'aller le chercher à l'école sans problème, ou de pouvoir l'emmener chez le médecin sans recourir à l'autorisation de l'autre parent en cas d'urgence, des gestes de la vie quotidienne, quoi).
Fort bien.
Mais la justice autrichienne ne l'entend pas de cette oreille : l'enfant a ses deux parents biologiques, aucun des deux n'a renoncé à ses droits parentaux ni n'y a été obligé (pour cause de négligence, maltraitance, prison, que sais-je encore). Donc l'enfant n'est pas adoptable, d'une part, mais surtout, d'autre part, la loi autrichienne interdit à l'enfant d'avoir deux pères ou deux mères. Il ne peut avoir qu'un père et une mère (filiation biologique).
Donc, pour ces deux raisons, les deux femmes sont déboutées, et font appel à la Cour européenne des Droits de l'Homme, au motif qu'il y a discrimination.

Eh bien, figurez-vous qu'aussi abracadabrantesque que cela paraisse, la Cour européenne des Droits de l'Homme leur donne raison !
Et pourquoi ? Parce que, selon les juges, si l'une des femmes avait été un homme, le droit autrichien n'aurait pas pu empêcher l'adoption ! Donc puisque la raison c'est que le droit autrichien n'autorise l'adoption qu'à des couples hétérosexuels, il y a discrimination envers ces femmes, en raison de leur orientation sexuelle. Je vous laisse lire l'article, il est édifiant (et oui, il émane d'une publication catholique, mais ce n'est pas la question : il suffit de lire l'exposé des faits pour se rendre compte que la situation est d'une absurdité sans nom, et il n'y a même pas besoin d'aller au bout de l'article pour voir dans quel merdier on est en train de se fourrer pour des raisons purement idéologiques).

Je me pose quantité de questions maintenant. L'enfant, ses droits fondamentaux, on en fait quoi ? 
Le père, il devient quoi dans l'histoire ? La filiation adoptive remplace la filiation biologique puisque l'enfant ne peut avoir plus de deux parents... donc le père doit "sortir" de la vie de son enfant parce que son ex-femme et la compagne de celle-ci ont décidé qu'il en était ainsi...
Le bien de l'enfant, c'est quoi ? Que la compagne de sa mère puisse aller le chercher à l'école, ou que son père reste son père ?

Et puis, en dehors de la question de l'enfant (dont, visiblement, la Cour Européenne des Droits de l'Homme se fiche éperdument) et de son père, il y a une question majeure quand même : qu'est-ce que cela veut dire pour les autres pays européens ? Si c'est comme la jurisprudence en France, alors il y a fort à parier que dorénavant, cette décision va s'imposer à tous les pays de l'Union. Toute paire d'homosexuels pourra adopter un enfant au seul motif que, sinon, il y a discrimination, et ce alors même que les enfants ne sont pas adoptables (puisqu'ils ont déjà leurs deux parents). Cela entérine le droit à l'enfant, qui devient supérieur aux droits de l'enfant. Cela peut vouloir dire aussi que tous les textes de loi disant qu'un enfant a un père et une mère ou qu'une famille, c'est un papa et une maman avec des enfants, deviennent discriminants, mais aussi "hors la loi", et qu'il faut donc la changer. Ou encore qu'un enfant pourrait devenir adoptable du seul fait que ses parents sont séparés et que l'un d'eux s'est remis en couple avec une personne de même sexe (au fait, n'y a-t-il pas là une nouvelle inégalité dans la mesure où des enfants de couples séparés mais dont les deux parents sont hétérosexuels ne seraient pas, eux, adoptables ? On n'entre pas dans le règne de l'absurde, là ????) Plus de débat, plus de questionnements : de fait, les textes de loi régissant la famille sont tous obsolètes et les États vont être obligés d'inscrire dans les lois la primauté de la filiation "sociale" sur la filiation biologique... 
Cela veut dire également que toute personne qui affirme qu'un enfant, c'est fait par un homme et une femme, est coupable de discrimination.
Vous savez comment ça s'appelle, ça ? De l'hétérosexisme. Ça existe déjà, c'est condamné au Canada, et ça restreint furieusement l'expression personnelle, puisque toute personne convaincue d'hétérosexisme se retrouve dans l'interdiction de s'exprimer en public (sur ce sujet je suppose, mais il n'y a pas de raison de voir le délit de "discrimination" s'arrêter à la seule discrimination sexuelle).

Je pose une question à tous ceux qui lisent ce blog et qui disent (ou pensent) que le mariage pour tous et l'adoption par les couples homosexuels ne changeront rien pour les couples hétérosexuels et que c'est une bonne chose pour tout le monde, pour les couples, pour les homosexuels et pour les enfants : en êtes-vous bien sûrs ? 
Pour ma part, je vois là un vrai changement de société. Un véritable danger pour tous. Fin de la liberté de conscience. Fin de la liberté d'expression. Dictature des lobbys LGBT au nom d'une pseudo-égalité qui n'en a que le nom. Soumission du droit aux volontés personnelles.
De plus en plus, en ce moment, je pense au Meilleur des Mondes et à "Big Brother is watching you". En pire. Sur le mode cauchemar, même. Parce que ça, c'était de la littérature. Là, malheureusement, la réalité dépasse largement la fiction. 
Donc, je me dis qu'il reste quelques solutions : la première, c'est d'apprendre à mes enfants à entrer en résistance, et de le faire moi-même bien sûr. Ne plus avoir peur de dire haut et fort ce que l'on pense, même si ça doit être au prix de ma liberté (parce que bien sûr, si je me mets à dire ce que je pense et que ce que je pense entre dans la catégorie "délits", je vais finir en taule, c'est clair et net). Je parlerais bien de martyr, aussi, mais j'espère qu'on n'en arrivera pas là.
Deuxième solution : m'exiler, avec mes enfants, mais sur une autre planète. Parce qu'au rythme où ce "mal" s'étend, il ne restera bientôt plus un seul endroit sur terre où on sera libre de croire qu'un enfant naît d'un homme et d'une femme et que c'est une bonne chose pour lui.
Troisième solution, plus prosaïque, plus immédiate et plus réaliste aussi : devenir bien plus radicale dans mes choix politiques. La gauche nous mène dans le mur, c'est clair et net. Malheureusement, la droite ne fait pas mieux, c'est juste un peu plus long, mais on y va aussi avec eux. Et puis, il me semble que la question serait résolue si la France ne faisait plus partie des 27. Sortir de l'Union Européenne ? Qui propose ça, déjà ??? Ah oui ! Le Front National !
Comment ça ? Je vais vraiment devoir devenir Frontiste, moi ?

Vous voyez comment le délire de quelques-uns peut retourner totalement les plus modérés ? Il y a un an, j'ai voté centriste au premier tour...

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